À la mémoire de Dominique Henry-Gambier
L'anthropologue et préhistorienne Dominique Henry-Gambier s'est éteinte il y a quelques jours, à la suite d'une longue maladie contre laquelle elle luttait depuis des années, et je tenais à rendre hommage à sa mémoire dans ces quelques lignes.
Dominique et moi n'avons jamais pu nous rencontrer physiquement. Sa santé défaillante l'avait empêchée de prendre part au colloque sur les inégalités de richesse au Paléolithique en 2019 (pour lequel elle avait co-rédigé une contribution) ; pour la même raison, elle n'avait pu se rendre au jury de mon Habilitation à diriger des recherches, dont elle avait accepté d'être membre. Depuis cette époque, nous entretenions une correspondance régulière et avions entrepris plusieurs collaborations : elle faisait partie des rédacteurs de la tribune parue à l'occasion de la sortie de Lady Sapiens, et elle a rédigé un chapitre sur la Dame du Cavillon dans le livre collectif Aux origines du genre, qu'Anne Augereau et moi avons dirigé dans la collection PUF - La Vie des Idées, qui va paraître début octobre et qui sera bien évidemment dédié à sa mémoire.
Jusqu'à ses derniers instants, et malgré les difficultés liées à sa maladie, elle était restée attentive aux discussions sur les sujets où nous partagions un intérêt, me sollicitant pour des documents, des avis, et ne manquant pas de formuler ses jugements avec l'érudition et le regard aiguisé qui étaient les siens.
De Dominique, je retiendrai le souvenir d'une pédagogue et chercheuse exigeante et rigoureuse, pour qui l'envie de privilégier une hypothèse ne devait jamais prendre le pas sur ce que disent réellement les données. À cet égard, le livre qu'elle a rédigé avec Bruno Boulestin à propos de la grotte du Placard reste un modèle de méthode.
Enfin, et même si nous n'avions jamais eu l'occasion d'en discuter, je n'oublierai pas non plus qu'en plus de ses qualités scientifiques, Dominique était attachée à l'idéal communiste. Elle est lui resté jusqu'au bout fidèle, convaincue qu'un monde gangréné par les inégalités de richesse n'avait ni légitimité, ni avenir. Au-delà de nos divergences sur les voies pour y parvenir, cette aspiration et ces références communes étaient tout sauf secondaires.
Bonjour je vous remercie au nom de ma famille et tenais à vous dire que ma mère vous appréciait énormément aussi bien sur le plan intellectuel qu'humain...vos échanges scientifiques et les travaux menés en commun lui ont beaucoup apporté sur tous les plans...quant à son idéal de société communiste je vous remercie d'en parler parce que ma mère et mon père sont de ces communistes qui ont toujours prôné le partage des richesses -et le savoir-en est une des plus fondamentales- pour toutes et tous sans jamais en retirer quelque avantage personnel que ce soit...Parmi des milliers c'est l'une des choses qu'elle nous laisse : la volonté de changer le monde pour en faire un meilleur...alors ..Que le combat continue!
RépondreSupprimerMes condoléances à sa famille, son époux et ses enfants dont nous parlions régulièrement lorsque nous partagions un bureau ensemble à l université de Bordeaux
RépondreSupprimerDominique, la plus belle préhistorienne !
RépondreSupprimerSes camarades et collègues de la section Universitaire du Pcf de Gironde se souviennent avec émotions des dizaines d'années de combats communs pour nos idéaux partagés pour un monde meilleur libéré de toutes formes de domination, d'aliénation et d'exploitation. Salut fraternel Dominique !
RépondreSupprimerVous auriez pu évoqué son combat permanent pour la recherche publique : emplois rémunérations contenue et financement
RépondreSupprimerCombat qu'elle menait souvent un peu isolée dans son université
Quel bel hommage et quelle émotion de voir Dominique en son domaine ! Je pense à vous, sa famille.
RépondreSupprimerJakline