Pages

Femmes néolithiques. Le genre dans les premières sociétés agricoles (Anne Augereau)

En dépit de ce que son titre suggère, ce livre récemment paru chez CNRS Éditions ne traite pas du genre dans l'ensemble des sociétés néolithiques, mais dans la seule culture dite du Rubané et, plus précisément, de sa partie occidentale, qui caractérisa l'Europe centrale entre 5500 et 4900 avant notre ère. La première, et la plus importante chose à dire de cet ouvrage tiré d'une habilitation à diriger des recherches est qu'il procède d'une rigoureuse démarche scientifique, en recensant les données et en s'efforçant de les interpréter avec prudence. Même si on peut évidemment lui trouver quelques faiblesses mineures, sur un sujet encombré par l'esbrouffe, les annonces tapageuses, voire les franches contre-vérités complaisamment relayées par des media en mal de sensationnalisme, il montre, à l'inverse, ce que représente un travail sérieux et par là-même utile.

Au plus près des données archéologiques

Le premier chapitre est le plus ambitieux et il a été sans nul doute, le plus difficile à écrire ; c'est aussi celui qui appellerait le plus de remarques, tant la matière traitée est vaste et soulève de nombreux problèmes. Il s'attache en effet à la fois à présenter l'intérêt et le bilan de cette sous-discipline en plein essor qu'est l'archéologie du genre, tout en esquissant le cadre métholodologique dans lequel elle pourrait continuer à progresser. L'auteure prend opportunément ses distances avec une « archéologie du genre à l’anglo-saxonne [qui] s’est parfois cantonnée à une simple déclaration d’intention soutenue par une démonstration, souvent très érudite, de la consubstantialité du genre dans les organisations humaines. » Un tableau, qui conclut ce chapitre, synthétise utilement les différents éléments matériels repérables en archéologie susceptibles de traduire le genre – j'y reviendrai à la fin de ce billet.

La suite du texte entre dans le vif du sujet, à savoir l'analyse minutieuse des restes de la culture du Rubané, caractérisée sur le plan matériel, outre par les décorations de poteries qui lui ont donné son nom, par les longues maisons rectangulaires et standardisées, ou par l'utilisation à des fins de parure du spondyle, un coquillage de Méditerranée. L'analyse archéologique de cet ensemble peut s'appuyer sur une masse de données relativement riche, s'agissant d'un ensemble de cultivateurs ayant occupé un vaste territoire sur une longue période, et dont de nombreux sites d'occupation sont parvenus jusqu'à nous.

Le funéraire

La première série d'indices concerne les biens funéraires, dont l'analyse s'inscrit ici dans le sillage de celle effectuée par Christian Jeunesse. Au sein du Rubané, deux traditions peuvent être en effet distinguées. La première, qui concerne sa partie la plus occidentale jusqu'à l'Alsace, se caractérise par :

une majorité écrasante de corps en position repliée sur le côté gauche, des orientations constantes tête à l’est, la présence fréquente d’ocre saupoudrée et, pour le mobilier funéraire, quelques armatures de flèche en silex et des herminettes, toutefois limitées à l’Alsace et à la Lorraine, ainsi que des parures en spondyle.

L'autre tradition, présente dans les régions orientales, est marquée par :

une variabilité des positions et des orientations des défunts, avec une proportion non négligeable de sujets dont les membres inférieurs sont allongés ou repliés sur la droite ou encore la tête positionnée à l’ouest. L’ocre n’est plus en poudre mais en fragments ou déposée dans un vase, tandis que les parures en spondyle, sans totalement disparaître, observent un net recul. En revanche, le mobilier lithique serait beaucoup plus fréquent (...) avec herminettes en roches tenaces, armatures de flèche et outils de mouture telles que des blocs en roches grenues ayant servi de meules dormantes, de molettes ou de broyons.

La base de données est cependant contrainte à la fois par le fait que seules 60% des tombes contiennent des biens funéraires et par le nombre restreint de sites où le sexe et l’âge ont été déterminés de manière fiable. L'étude, qui se limite ainsi aux restes du Bassin parisien, de Lorraine, ainsi que certaines fouilles alsaciennes et allemandes, inclut tout de même près de 500 squelettes.

La première constatation est que le nombre d’objets insérés dans les tombes diffère entre les sépultures d’hommes et celles de femmes. Poteries exclues, plus de 75 % des hommes disposent d’au moins un objet, contre moins de 40 % des femmes. L'écart est tout aussi significatif si l'on considère les individus ayant reçu au moins deux objets (40 % des hommes contre 20 % des femmes). L'image reste la même si, au lieu de considérer la quantité des biens funéraires, on considère leur diversité. Là où la plupart des tombes féminines n’incluent qu’une seule catégorie de biens et tout au plus deux, un quart des hommes se distingue par un équipement mortuaire réunissant trois types d'objets ou davantage : en plus des haches et des herminettes polies, presque toujours présentes, ont trouve des éléments de parure, des outils en silex et en os, ainsi que des nécessaires à briquet à percussion. Un aspect supplémentaire est que contrairement aux hommes, les femmes ne sont pas enterrées avec des ustensiles ou des outils qui leur seraient spécifiques :

Nulle part dans le Rubané, l’identité des femmes ne se matérialise dans des outils ou dans des objets utilitaires, dans des moyens d’action sur la matière qui leur seraient propres.

La différence entre sexes n'est cependant pas la seule à être visible. Dans une société marquée par de perceptibles inégalités de richesse, certaines sépultures se distinguent par leur relative opulence, en réunissant plus de 5 objets, et jusqu'à 14 : c'est le cas de 8 hommes, de 4 femmes et de 6 enfants – l'existence de cette dernière catégorie, qui indique le caractère héréditaire de ces inégalités, mérite d'être particulièrement soulignée. Concernant les femmes, la tradition funéraire occidentale témoigne une différenciation entre un grand nombre de femmes enterrées avec des bijoux ordinaires (quelques-unes en étant même dépouvues), et un très petit nombre arborant des parures d'une richesse spectaculaire. Quant à l'interprétation des dépôts funéraires masculins, elle se heurte aux difficultés habituelles s'agissant d'une société disparue, dont les valeurs et les symboles culturels nous échappent presque totalement. Ainsi, après une analyse minutieuse, Anne Augereau perçoit une divergence entre les deux traditions :

Être un homme dans le Bassin parisien au Rubané n’a certainement pas la même signification qu’en Europe centrale. Il n’est nul besoin d’y afficher dans la mort sa qualité d’homme par des symboles comme l’herminette polie ou l’andouiller à la ceinture. Ce n’est pas l’identité masculine qui est ici mise en avant mais plutôt l’appartenance de certains individus à la catégorie des individus parés, qu’ils soient homme ou femme.

On remarque que la prééminence masculine, conjuguée à celle de la richesse, n'est pas seulement sensible par les biens déposés dans les sépultures, mais par l'organisation de l'espace funéraire lui-même :

Dans presque tous les sites, les concentrations funéraires se structurent autour de tombes centrales masculines, à partir desquelles l’implantation des autres tombes s’organise. Des hommes, toujours porteurs d’herminettes et souvent d’un mobilier additionnel abondant (...) sont au centre de ces dispositifs. D’autres hommes (...) sont disposés en cercle ou en ligne à partir de ces sépultures, auxquels sont adjoints les enfants également pourvus d’attributs masculins (...). Entourant cette ligne d’hommes faits ou en devenir, ou distribuées à leurs pourtours, sont enterrées les femmes dont les mieux parées ne sont jamais très loin du coeur de la concentration. Les confins des nécropoles sont occupés par une densité plus lâche de sépultures sans mobilier caractéristique, parmi lesquelles quelques-unes contiennent des inhumés en position inhabituelle.

Les corps

La deuxième grande catégorie d'indices concernant le genre provient des corps eux-mêmes, et des traces d'activité qu'il est possible d'y repérer – sous réserve que les études adéquates aient été entreprises. Un premier constat est la fréquence de la tendinite du coude droit chez les individus masculins du site de Stuttgart-Mülhausen, probablement provoquée par des mouvements lancés répétés tel le maniement de l’herminette. On note également la robustesse générale des bras des femmes, dont les attaches musculaires font penser à celles des champions d’aviron actuels. Loin de s'égarer sur l'hypothétique puissance sociale de ces « fortes femmes », Anne Augereau souligne plus prosaïquement :

ce résultat peut être retenu comme un indice en faveur d’une division du travail, avec une implication forte des femmes dans le traitement des céréales. Compte tenu de l’ampleur des marqueurs osseux, les travaux à l’origine de ces caractéristiques féminines ont dû être très répétitifs, très soutenus et très fréquents.

Autre série d'indices : l’alimentation, qui elle aussi, est susceptible de laisser des indices dans les ossements. Or, le régime masculin, en particulier celui des individus porteurs d’herminettes, se signale par une teneur en protéines animales plus élevée que celle des femmes. On reconnaît là une configuration très classique en ethnologie : dans une société où les hommes possèdent le monopole de la chasse, et quand bien même celle-ci ne représente qu'une source d'appoint, les hommes ont tendance à consommer la majorité, si ce n'est la totalité, de leurs prises.

En l'absence d'informations provenant de représentations artistiques, une dernière catégorie d'informations est fournie par l'analyse génétique, qui indique une mobilité physique supérieure pour les femmes. Une telle configuration suggère fortement une organisation patrilocale, dont on sait qu'elle tend à être corrélée avec une domination masculine plus ou moins marquée. À cela s'ajoute l'analyse des individus ayant péri de mort violente, retrouvés dans des charniers tels que Talheim, desquels les jeunes filles sont notablement absentes. Qu'il en ait fourni le motif ou qu'il n'ait été qu'un sous-produit de la confrontation, le rapt des femmes est donc une pratique probable de cette culture – et qui ne possède pas d'équivalent archéologique en sens inverse, rien ne venant attester des rapts d'hommes.

Une société dominée par les hommes

Une vue d'artiste sur le Rubané

Les divers indicateurs, au-delà des zones d'ombres et des incertitudes qu'ils laissent subsister, pointent donc tous dans la même direction, et l'on ne peut que suivre la synthèse proposée par l'auteure :

De notre point de vue, ces résultats montrent aussi que ces hommes à herminette sont un pivot essentiel du monde rubané d’Europe centrale et d’Alsace. Leur rôle va au-delà de la détention d’herminettes et du travail du bois qu’elles permettent comme le suggèrent leur position centrale dans la mort, le fait qu’ils sont enterrés avec des biens soulignant leur statut, qu’ils sont liés à un terroir, que leur alimentation peut être différente avec un apport protéiné d’origine animale plus conséquent, qu’ils centralisent autour d’eux d’autres hommes ainsi que des femmes et enfin que des enfants possèdent des attributs semblables aux leurs. Ainsi, si la société rubanée est patrilocale, elle est peut-être aussi patriarcale, c’est-à-dire fondée sur l’autorité et le pouvoir des hommes sur les femmes. En ce qu’ils sont liés à un terroir, ces hommes dotés d’herminettes pourraient être aussi les garants de la stabilité territoriale du groupe mais également de sa stabilité économique et sociale.

Quelques remarques pour aller plus loin

Au risque de me répéter, ce travail constitue un apport précieux à nos connaissances et tranche très positivement avec bien des productions sur le sujet, soit qu'elles se perdent dans des considérations théoriques plus ou moins oiseuses, soit qu'à destination du grand public, elles traitent les faits et les raisonnements avec désinvolture afin de servir une (pré)histoire qui plaît. Comme tout ouvrage scientifique, il mérite évidemment d'être discuté. En l'occurrence, il me semble appeler trois remarques essentielles.

La première, d'importance relativement mineure, est qu'on aurait aimé y trouver une mise en perspective plus large, en particulier vis-à-vis des sociétés de chasse-cueillette (ou du moins, de ce qu'il est possible d'en dire) : une telle mise en perspective permettrait de situer davantage la culture étudiée – dans le cas présent, pour signaler le fait que du point de vue des rapports de genre, ce Néolithique rubané semble marqué bien davantage par sa continuité avec la « séquence principale » des sociétés paléolithiques et mésolithiques que par d'éventuelles ruptures.

La seconde porte sur la visibilité archéologique des rapports de genre. L'auteure affirme, à juste titre, que celui-ci laisse des traces matérielles, qu'elle s'attache à inventorier. Mais le genre n'échappe pas à la règle générale des rapports sociaux : loin d'être systématique, son inscription matérielle (et sa conservation archéologique) est au contraire très incomplète. De même que, dans un tableau réaliste, un peintre peut représenter les ombres afin de mieux faire resortir les parties en lumière, la connaissance scientifique gagne autant à mettre en relief ses limites que ses accomplissements. Or, répétons-le, s'agissant des rapports de genre, ces limites sont criantes, et auraient mérité d'être davantage soulignées. Pour illustrer cette idée, je reproduis ici deux passages qui proposent une synthèse des rapports entre hommes et femmes dans l'Australie aborigène, chacun mettant l'accent sur des aspects différents.

Les inégalités d’échelle entre les rituels masculins et féminins, dans la coopération entre hommes et femmes, et dans les sanctions contre la violation des secrets soulevaient de sérieuses difficultés pour suggérer une égalité des sexes, dans un cadre de complémentarité, sur l’ensemble du continent australien. On n’a pu trouver nulle part un équivalent féminin aux grands rassemblements intertribaux organisés par les hommes. Les hommes forçaient régulièrement les femmes à fournir en nourriture les cérémonies secrètes masculines et à y participer en tant qu’auxiliaires (en dansant ou en répondant aux appels lancés par les hommes depuis leur terrain secret). Parfois, leur statut subordonné était mis en scène dans des « rites d’exclusion ». Les hommes ne se sont jamais vus imposer de telles demandes ou de tels avilissements. Pour finir, les sanctions contre les femmes qui avaient découvert les secrets masculins incluaient le viol et la mort. Les intrus mâles dans le domaine rituel des femmes risquaient un châtiment mystique, mais il n’était pas question contre eux de sanctions physiques. (L. Hiatt, 1996, Arguments about Aborigines – Australia and the evolution of social anthropology, Cambridge University Press, p. 76)

Globalement, un homme possède davantage de droits sur sa femme qu'elle n'en a sur lui. Il peut la répudier ou la quitter s'il le souhaite, sans autres motifs que son bon plaisir. Elle (...) ne peut le quitter qu'en s'enfuyant, autrement dit en contractant une autre union. Mais dans ce cas, il a légitimement le droit de s'en prendre à elle et à son amant. La nouvelle union n'est pas considérée comme un mariage valide jusqu'à ce que le premier mari renonce à ses droits sur elle ou accepte une compensation (...) De plus, un homme a le droit d'utiliser les faveurs sexuelles de sa femme comme bon lui semble, avec ou sans son consentement, mais ce faisant, il ne renonce pas à ses propres droits sur elle. En revanche, elle ne peut en faire de même en ce qui le concerne. En termes formels, le « prêt d'épouse » n'a pas pour contrepartie le « prêt d'époux » (...) En résumé, le statut des femmes, pris dans son ensemble, n'est pas égal au statut des hommes, pris dans son ensemble. (C. et R. Berndt, 1992 [1964], The world of the first Australians: aboriginal traditional life; past and present, Aboriginal Studies Press, p. 207-208)

Le fait que les extraits ci-dessus traitent de chasseurs-cueilleurs mobiles plutôt que de cultivateurs n'a aucune importance. On pourrait transposer ces extraits tels quels à n'importe quelle société sédentaire et se poser la question : de tous ces aspects qui dénotent une incontestable domination masculine, combien laisseraient-ils une empreinte archéologique permettant de les interpréter comme tels ? La réponse est simple : aucun. Si, dans le cas présent, Anne Augereau dispose d'éléments qui lui permettent avec confiance de conclure à l'infériorisation des femmes au Rubané, il serait donc utile de souligner qu'en plus de tout ce que nous pouvons parfois dire du genre préhistorique, il y a tout ce que nous ne pouvons pas en dire. Ce point est d'autant plus essentiel que ces dernières années, on a vu se multiplier les travaux qui d'une manière ou d'une autre, tirent argument de l'invisibilité archéologique de la domination masculine au Paléolithique pour conclure allègrement à son absence – j'aurai l'occasion, hélas, d'y revenir dans une très prochaine note de lecture.

Pour terminer – et c'est ma troisième remarque, qui dépasse la simple question du genre – on aimerait pouvoir savoir à quels cas ethnographiques la culture rubanée peut être reliée, et dans quelle mesure ces parallèles seraient fiables ou pertinents. Suite aux travaux de P. et A.-M. Petrequin sur les haches polies, on l'a traditionellement rapprochée des hautes terres de Nouvelle-Guinée (et plus précisément, de leur partie occidentale, marquée par la richesse). L'enquête menée par Anne Augereau tendrait à montrer que les points communs dépassent la fabrication des haches et leur probable utilisation comme moyens de paiement, notamment dans un cadre matrimonial, au titre du prix de la fiancée, et qu'ils incluent également la domination masculine, bien connue et attestée en Nouvelle-Guinée. Cette proximité est-elle aussi étroite qu'elle en a l'air ? Est-on réellement en présence d'un type social dont les différentes facettes obéiraient à une certaine cohérence ? Et surtout, comment envisager d'obtenir les réponses à ces interrogations ? Autant de questions auxquelles l'archéologie et l'anthropologie sociale devront s'atteler de concert.

Edit : un lecteur me fait fort opportunément remarquer que le dernier paragraphe de ce compte-rendu passe sous silence les diverses tentatives effectuées en ce sens ces dernières années, en particulier en France par Christian Jeunesse. J'avoue bien humblement que si je n'ai pas parlé de ces recherches, c'est tout simplement parce que je ne les connaissais pas – le Néolithique européen est loin d'être ma spécialité. Après une lecture rapide, j'ai été en tout cas convaincu de deux choses. La première, qu'il s'agissait d'une lacune regrettable, car ces textes fournissent plusieurs pistes de discussion très informées, en particulier sur les rapports entre architecture, pratiques funéraires et structures sociales. Ensuite, que le débat ne fait que commencer, et que la classification des sociétés à richesse et non étatiques constitue un problème d'un intérêt primordial mais qui, en raison de sa difficulté, demeure encore largement non résolu.

13 commentaires:

  1. Bonjour,

    Merci pour ce compte rendu. Attention petite redite ici :

    "Poteries exclues, plus de 75 % des hommes des hommes disposent d’au moins un objet, contre moins de 40 % des femmes."

    Bonne journée

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour cette note

    RépondreSupprimer
  3. Merci pour ce compte rendu très instructif !
    J'ai noté une petite coquille : “ces limites sont criantes, et auraient mérité d'être davantage souligne”, au lieu de *soulignées*.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci ! Et j'en ai profité pour corriger une répétition disgrâcieuse.

      Supprimer
  4. Hello,

    « l’existence de cette dernière catégorie [celle des enfants ayant des sépultures “riches”], qui indique le caractère héréditaire de ces inégalités, mérite d’être particulièrement soulignée ».

    Je suis quand même étonné que toi aussi tu succombes à ce poncif… En quoi une tombe d’enfant « riche » prouve-t-elle une transmission héréditaire des inégalités de richesse ? J’attends toujours les arguments…

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. À vrai dire, et aussi étrange que cela puisse paraître, je ne m'étais pas posé plus de questions que cela sur ce point – à tort, je l'avoue.

      Supprimer
    2. Il faut dire qu’il est tellement rabâché, notamment par les auteurs de langue anglaise, qu’on en arrive à ne plus se poser de question à son propos. Et pourtant, la relation est bien moins triviale qu’il n’y paraît ; elle est même en fait franchement douteuse quand on y réfléchit : c’est une assimilation directe entre « fils de riche/chef » et « statut héritable », mais en réalité il n’y a pas de relation univoque entre les deux.

      Supprimer
    3. En fait ce n'est pas tout à fait ainsi que je l'entendais : je me disais que d'opulentes tombes d'enfants, dans un contexte où la richesse est attestée, montre que celle-ci (et pas spécialement un statut) est héréditaire. Mais en fait c'est tout aussi benêt, car une richesse non héréditaire, on ne voit pas bien ce que ce serait...

      Supprimer
  5. La richesse est-elle dans tous les cas ( ethnographiques ou documentés dans le passé) héréditaire? Il me semble que c'est théoriquement envisageable, dans la mesure où les biens du/de la défunt/e seraient distribués (à qui? je vois bien la difficulté...), ce qui n'empêche pas de garnir une sépulture d'enfant de ces biens par les ascendants qui en ont la pleine disposition.Là encore , l'absence de preuve n'est pas preuve de l'absence.J'ai bien conscience que je coupe des cheveux en quatre, mais ce n'est que la conséquence logique de votre dialogue .( Je dois dire que j'en redemande, et que jamais je n'ai vu plus grande honnêteté et humilité dans des discussions scientifiques: c'est souvent dialogue de sourds...)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour commencer, merci pour les compliments ! Sur le fond, n'ayant pas étudié la question de manière systématique, je ne peux vous faire qu'une réponse prudente, mais d'après mes impressions, il me semble que la richesse est classiquement soit transmise aux héritiers (par les liens familiaux), soit enterrée avec le défunt, soit largement redistribuée lors des funérailles. Ce sont trois configurations (pas forcément exclusives) et qui ont évidemment leur importance sur la manière dont la richesse va structurer la société (dans les deux derniers cas, ses effets cumulatifs et différenciateurs sont atténués).

      Supprimer