Un compte-rendu de Casus belli par Igor Martinache (Alternatives économiques)

Il semblerait qu’Igor Martinache ait lourdement fauté dans une vie antérieure, et qu’il ait par conséquent été condamné à perpétuité à écrire les comptes-rendus de mes productions. J’ose néanmoins espérer qu’il ne s'en plaint pas trop – en tout cas, moi, pas du tout !
« Casus belli. La guerre avant l’État », par Christophe Darmangeat
N’en déplaise à Montesquieu, le doux commerce n’a pas éradiqué la guerre, loin s’en faut. Mais si celle-ci demeure aujourd’hui une réalité tangible, savons-nous réellement de quoi il s’agit ? Non, répond l’anthropologue et économiste Christophe Darmangeat, qui pointe d’emblée la confusion courante entre guerre et autres affrontements collectifs violents.
Il s’emploie avec force pédagogie – et un certain humour – à proposer une classification méthodique de ces derniers, en s’appuyant sur plusieurs cas rapportés dans de nombreuses sociétés. Puis il se penche sur la question de l’origine de ces violences en renvoyant dos à dos les explications pulsionnelles mobilisant une supposée agressivité inhérente à certains peuples et celles fondées sur un matérialisme trop étroit, qui les fait reposer exclusivement sur l’acquisition de ressources.
Il souligne le rôle de motifs symboliques, comme la justice ou la vengeance ainsi que l’acquisition d’autres attributs investis d’une importance cruciale, comme les têtes des adversaires.
L’ouvrage vaut aussi le détour pour la rigueur du raisonnement. Une leçon loin d’être superflue en ces temps où le cours de l’irrationnel remonte en flèche.



Aucun commentaire