Pages

À propos de Casus belli, une interview sur la chaîne lundimatin

Merci à la chaîne Youtube Lundimatin pour ce long entretien à propos de Casus belli. C’est évidemment un plaisir de discuter avec un interlocuteur, en l’occurrence Blaise Marchandeau-Berreby, qui a pris soin de lire le livre attentivement !

10 commentaires:

  1. Mais est-ce que tu as pu visiter le « laboratoire de recherche en sciences insurrectionnelles » ??

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Moi qui pensais que l'insurrection était un art, je découvre que c'est (aussi ?) une science !

      Supprimer
  2. Bonjour
    j'ai votre livre sous le coude (métaphoriquement parlant) mais (honte) je ne l'ai pas encore ouvert. Ma seule excuse: je reprend de temps en temps 'Le communisme primitif n'est plus ce qu'il était' et je n'arrive pas à savoir à quel point je suis d'accord ou pas et je voudrais en finir avec ça. Mais c'est un fichu bon livre et c'est pour ça que j'ai pris Casus Belli les yeux fermés. Pour ne pas trop se complaire dans des flatteries, un peu de critique, je vois que vous intervenez dans des discussions sur les guerres contemporaines (20 mars), ça me surprend un peu parce que dans votre perspective marxiste, dans des sociétés modernes (de classes) la guerre devrait être fondamentalement différente de ce qu'elle était dans les périodes qui vous intéressent, donc vous sortiriez de votre domaine de compétence non ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne suis pas si certain que la guerre soit fondamentalement différente selon que les classes existent ou non. Il y a certes des choses qui changent, mais il me semble qu'à un certain niveau de généralité, le phénomène est bel et bien le même (en revanche, il diffère radicalement d'autres affrontements collectifs comme la vendetta... et tous ceux que j'explore dans mon bouquin). Quant au séminaire du 20 mars, je n'y ai été invité que pour parler de mon sujet, et certainement pas des guerres modernes auxquelles je ne connais pas grand chose.

      Supprimer
  3. Sympa ( plus que ce qui m'a été donné de voir sur cette chaîne récemment).
    Mais, effectivement, on voit tout de suite quand l'intervieweur a bossé le sujet, et l'émission gagne tout de suite en qualité.
    A part ça,le film dans lequel ils se décapitent joyeusement c'est Highlander

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour, merci beaucoup pour cette interview géniale ! J'ai cru déceler (peut-être une sur-interprétation ?) que vous préfériez utiliser la notion de "rituel" avec prudence. Si j'ai bien compris, vous donnez l'impression de considérer qu'il est utilisé dans un sens plus large que ce qu'il ne devrait être (il me semble vous rejeté la notion de "guerre rituelle" à un moment de l'interview). Si je ne vous prête pas de fausse idée, serait-il possible que vous expliquiez ce point?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce n'est pas du tout une surinterprétation. Je vous copie-colle l'extrait du livre qui correspond à cette question :

      Le Larousse donne plusieurs définitions de l’adjectif « rituel ». La plus étroite le rattache à une dimension religieuse. La plus large évoque l’« ensemble des règles et des habitudes fixées par la tradition ». Dans un cas comme dans l’autre, le terme s’adapte mal à ce dont il est ici question. Pour commencer, une bonne partie de ces conflits ne comportent aucune dimension religieuse ; certes, la plupart du temps, on mobilisait divers moyens magiques afin de tenter de s’assurer une supériorité militaire sur l’adversaire. Mais quel historien qualifierait la guerre de 1914‑1918 de « rituelle » au motif que les prêtres des deux camps bénissaient les armes des combattants ? En sens inverse, et si l’on opte pour la définition la plus large, les guerres modernes respectent elles aussi « des règles et des habitudes fixées par la tradition » : dans l’armée française de 2025, les cérémonies liées au drapeau, les sonneries au clairon ou les formules de salut dues aux différents grades sont autant de « rites ». Mais en quoi l’existence de tels rites nous informe-t-elle sur la nature de ce que nous appelons une guerre ? Objectera-t-on que l’on se trompe de discussion, que la question n’est pas de savoir si la guerre comporte des rites, mais si elle est elle-même ritualisée, c’est-à-dire soumise à une logique qui en dicte les caractères essentiels ? Dans ce cas, il est permis de se demander si les deux notions ne sont pas franchement contradictoires, et si l’idée de « guerre ritualisée » ne relève pas de l’oxymore pur et simple. (...)
      En parlant de guerres et de combats « rituels » ou « ritualisés », on dit tout au plus qu’ils obéissent à certaines formes. Mais que ce soit en anthropologie ou en archéologie, où il est également utilisé à foison, ce terme constitue le plus souvent un subterfuge faussement savant pour parler de « guerres bizarres », et pour avouer ainsi à demi-mot qu’en réalité, on n’en comprend à peu près rien.

      Supprimer
  5. D'accord merci je comprends mieux. Cette question de la définition du rituel par sa forme était précisément ce qui me turlupinait. En tant qu'étudiant de socio, j'ai récemment eu à faire un travail sur les rites, et j'ai vite été confronté à l'impossibilité de définir autrement que par la forme (rite = très codifié) en raison des très nombreuses utilisations du terme dans la tradition sociologique. Pourtant comme vous cela ne m'avait pas vraiment satisfait. Quel serait l'approche de la notion à privilégier selon vous dans ce cas (si vous ne rejetez pas purement et simplement la notion ? Ce dont je doute quand même un peu..) ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En fait, je ne dis pas que « rituel » ne veut rien dire ; je dis qu'on l'emploie beaucoup trop souvent d'une manière qui est censée dispenser de poser davantage de questions, et qui finit par faire oublier la nécessité de se les poser - en l'occurrence, que fait-on, et pourquoi. Pour prendre un parallèle qui vaut ce qu'il vaut, on pourrait dire qu'une architecture est rituelle, dans le sens où elle respecte des règles édictées par une société donnée. Mais une fois qu'on a dit cela, on n'a pas la moindre idée de l'utilisation qui était faite dudit bâtiment.

      Supprimer