tag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post3187861252831757750..comments2024-03-28T14:20:30.997+01:00Comments on La Hutte des Classes: Esclavagistes tropiquesChristophe Darmangeathttp://www.blogger.com/profile/08757088447937100550noreply@blogger.comBlogger4125tag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-6870508227095798642017-01-27T09:23:21.481+01:002017-01-27T09:23:21.481+01:00Bonjour Anonyme
L’ensemble des chasseurs-cueilleur...Bonjour Anonyme<br />L’ensemble des chasseurs-cueilleurs est relativement bien défini. Il n’en est pas moins vrai, c’est ce que je pense, que c’est une sorte de fourre-tout auquel il faudra bien, un jour, s’attaquer. Mais, pour l’heure, je considère que la meilleure caractéristique générale d’une société commence par ses moyens d’existence ; ce sont, ici, celles où les individus ne vivent que de la chasse et de la cueillette. Et, jusqu’à présent, ces sociétés avaient quelques caractéristiques communes dont la guerre et la violence en général et l’absence d’esclavage. La présence d’esclaves dans une de ces sociétés peut être une des raisons générales qui pourrait remettre en question cette catégorie (ou le Monde I de Testart). Personnellement, je ne le pense pas mais ce n’est pas la question que je posais (directement !).<br />Très cordialementMomonoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-46394699025508001972017-01-26T18:14:46.330+01:002017-01-26T18:14:46.330+01:00Bonjour ,
Question à Momo:
En effet la société y...Bonjour ,<br /><br />Question à Momo:<br /><br />En effet la société yuqui semble atypique au sein de l'ensemble des sociétés qui pratique (ou pratiquèrent) l'esclavage. Cependant, plutôt que de se demander si le cas yuqui représente une "anomalie" dans l'ensemble des chasseurs-cueilleurs ne vaudrait-il pas mieux se poser la question de la pertinence de l'usage de cette catégorie dans le cadre d'une réflexion sur les relation sociales et l'organisation politique?<br /><br />CordialementAnonymousnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-79446030521353394312017-01-22T18:42:52.909+01:002017-01-22T18:42:52.909+01:00Hello Momo
Il y a deux aspects dans ton commentai...Hello Momo<br /><br />Il y a deux aspects dans ton commentaire.<br /><br />En ce qui concerne le premier, je n'ai peut-être pas été assez explicite, mais le texte de D.Jabin insiste sur la dimension économique de l'exploitation de l'esclave. Voici quelques détails supplémentaires :<br /><br />« La plupart du temps écartés des activités génératrices de prestige, les hommes esclaves aidaient leurs maîtres dans ces tâches nobles. Lors des activités cynégétiques de son maître, l’esclave était chargé de rabattre les proies, de porter le gibier et les immenses flèches qu’il devait rechercher dans la végétation lorsqu’elles étaient égarées par le chasseur. La chasse ne lui était pourtant pas proscrite, mais d’ordinaire, lorsque son maître le lui demandait, l’esclave se contentait de chasser à la main des petits gibiers terrestres tels que les tortues ou les tatous qu’on peut déloger de leur terrier armé d’un bâton et d’un peu de persévérance. S’ils avaient obtenu le droit et la possibilité de fabriquer leur matériel, la chasse à l’arc n’était pas non plus strictement interdite aux esclaves. Ils avaient cependant si peu d’occasion de la pratiquer que la plupart d’entre eux ne développaient qu’une faible aptitude pour cette activité prédatrice. (...)<br />Dans leurs activités guerrières, les Yuqui se limitaient à attaquer des individus isolés ou à se défendre lorsqu’ils étaient attaqués en représailles de leurs activités de maraudage. Lors de ces affrontements les esclaves jouaient le rôle d’éclaireur pour annoncer au groupe les positions adverses, ce qu’ils faisaient aussi lors des incursions dans les jardins ennemis pour assurer au groupe que le champ était libre. <br />Lors des activités de chasse et de collecte les esclaves de sexe de sexe masculin étaient sommés de monter aux arbres pour y dénicher les animaux arboricoles, ou faire tomber les fruits au sol. Leurs maîtres les poussaient à prendre des risques inconsidérés et la tradition orale yuqui rapporte plusieurs cas d’hommes morts suite à de lourdes chutes. (...)<br />Au sein du campement, la vie de l’esclave n’était pas non plus de tout repos. Lors des retours de chasse il était de son devoir de dresser le gibier (de l’éviscérer, de le saigner puis de le flamber ou de le plumer), de le cuisiner, ou de le boucaner toute la nuit durant. Lorsqu’un homme esclave était marié il devait assurer les activités de cuisine, tâche normalement dévolues aux femmes, pour son épouse [libre]. <br />Durant la nuit l’esclave devait, par temps froid, s’occuper du feu sous le hamac de son maître et donc l’approvisionner en combustible. Par temps chaud, son devoir lui imposait de veiller à rafraîchir et chasser les moustiques, utilisant de larges feuilles en guise d’éventails, ce dont les anciens maîtres se rappellent avec délice. Dans tous les cas le sommeil d’une esclave était morcelé par ses obligations nocturnes. Le marquage de cette subordination nocturne était renforcé par le fait que les esclaves des deux sexes étaient bien souvent privés de hamacs et dormaient à même le sol sous celui de leur maître ou de leur maîtresse. Les raisons que les Yuqui avancent pour expliquer cette habitude (...) est très simple : il est toujours mieux d’avoir son esclave près de soi et il s’occupe plus facilement du feu auprès duquel il peut se réchauffer durant les froides nuits (...). » (p. 443-445) <br /><br />Sur le deuxième aspect, je ne peux que souscrire à chacune de tes paroles, à cette seule nuance que l'anomalie ne concerne pas les seuls Yuqui. J'ai par exemple mentionné, dans mon dernier billet, un autre peuple de l'ouest amazonien (les Conibo), l'hypothèse qu'il existerait une voie évolutive amazonienne spécifique me titille, mais pour le moment, je n'ai que des problèmes, et aucun élément tangible pour les résoudre... Christophe Darmangeathttps://www.blogger.com/profile/08757088447937100550noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-30952405662150191552017-01-20T11:54:02.656+01:002017-01-20T11:54:02.656+01:00Bonjour Christophe,
Sans remettre nullement en que...Bonjour Christophe,<br />Sans remettre nullement en question l’ethnographie de David Jabin, je reste sur ma faim : je vois bien ce que font les esclaves (et autres dépendants) dans une société horticole ou à richesse, par exemple chez les Indiens de la Côte Nord-ouest, mais je ne vois pas à quoi ils « servent » chez ces chasseurs-cueilleurs non stockeurs. De souffre-douleur ? probablement mais c’est un peu court pour qualifier une société ! De marque dans le jeu de la stratification d’une tribu, indiquant qui est le chef et qui ne l’est pas ? Dans une société aux ressources rares, nourrir (même mal) des esclaves pour la frime n’est pas évident. D’autres hypothèses me viennent à l’esprit, par exemple que ces esclaves servent de garde du corps au chef (comme chez les Indiens de la Côte Nord-ouest) ou même qu’ils participent aux raids comme les esclaves formaient l’élite de l’armée dans l’Empire Ottoman ou ailleurs. Mais on n’explique rien en imaginant des explications. Il reste, qu’en plus du fait que la société Yuqui est une société de chasseurs-cueilleurs enclavés et que les rapines sont, apparemment, leur ressource principale, que ce qui m’a le plus frappé est qu’on a 1°) seulement un esclavage interne à l’exclusion (apparemment) de toute source externe 2°) que cet esclavage interne n’est pas dû à des dettes. Le renouvellement de la population des esclaves serait alors purement biologique. <br />Je ne sais vraiment pas quoi penser… sauf qu’on a ici une « anomalie » ! Mais, bien sûr, « anomalie » peut être entendu en deux sens : une « aberration » dans un ensemble de données ou un cas extrême de ce même ensemble de données (qui ne remet pas en question cet ensemble et même qui peut en dévoiler certaines propriétés peu visibles). Il existe en anglais un terme, « outlier », utilisé en Statistique, qui recouvre plus ou moins ces deux significations ; il est traduit habituellement, en général à tort, par « donnée aberrante » mais signifie précisément (toujours en général) : donnée « exceptionnelle », « marginale » (donc justement pas aberrante). Les sciences connaissent bien ce problème : pour prendre un exemple fameux, à côté de nombre de découvertes illusoires, c’est bien parce qu’on a fini par considérer le problème du corps noir comme exceptionnel et non comme aberrant, que la physique quantique est née. Les Yuqui sont-ils un outlier de l’ensemble des sociétés de chasseurs-cueilleurs ? <br />Momonoreply@blogger.com