tag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post2806080726474446182..comments2024-03-28T23:12:08.410+01:00Comments on La Hutte des Classes: La richesse : jeu, set et (presque) match ?Christophe Darmangeathttp://www.blogger.com/profile/08757088447937100550noreply@blogger.comBlogger6125tag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-28597018883277788982021-04-18T14:27:42.266+02:002021-04-18T14:27:42.266+02:00Je pensais justement à ça. Si on veut imaginer une...Je pensais justement à ça. Si on veut imaginer une transition (comme pour les prestations matrimoniales) du service vers du salariat ou du quasi-salariat, il est clair que ces formes ultérieurs ne sont jamais des modes dominants (même dans les cas africains que je connais le mieux et qui ont subit une assez profonde influence coloniale). Le salariat y est plutôt un dernier recours pour les riches quand ils ne disposent pas de clients ou d'esclaves.Tangui Przybylowskihttps://www.blogger.com/profile/17799841310225872424noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-82452384009594265402021-04-18T14:05:20.618+02:002021-04-18T14:05:20.618+02:00Après réflexion, je me demande si avec cette disti...Après réflexion, je me demande si avec cette distinction entre service et travail, je ne me crée pas davantage de problèmes que j'en résous. Certes, la transaction consistant à fournir des biens contre un travail peut prendre des contenus assez variés selon le contexte – cela me rappelle les joies de la discussion sur travail productif et improductif, dans mon Profit déchiffré. Mais après tout, il en va de même des échanges de biens matériels. Ici, le problème, c'est d'identifier les briques élémentaires du jeu social, quel que soient ensuite les constructions dans lesquelles elles s'insèrent.<br /><br />En plus de cela, comme le remarquait BB, le passage des prestations matrimoniales de "service (travail) contre droits maritaux" à "PnonH contre droits maritaux" peut (doit) être compris, en dynamique, comme une substitution, ou une équivalence, posée entre service (travail) et PnonH. Si le prix de la fiancée constitue une forme étendue de la richesse, alors l'échange de PnonH contre un service (du travail) soit fort logiquement l'être au même titre.<br /><br />Ensuite, une partie de ce qui m'embêtait, et qui représente une difficulté objective, c'est que cet échange existe aussi sous des formes un peu insignifiantes. Ainsi, quand on sollicite des amis pour une journée de déménagement et qu'on leur offre le repas, il est tout de même difficile d'y voir un véritable achat de travail - d'ailleurs, les amis viennent rarement parce qu'ils ont faim et que cet échange représente pour eux une transaction importante. Or, dans les sociétés primitives, j'ai l'impression que de tels pseudo-salariats sont très répandus, et qu'une véritable mise en œuvre du travail d'autrui contre rémunération est en réalité un phénomène assez tardif, lié justement au développement des inégalités qui rend les plus démunis dépendants des moyens de production d'autrui.Christophe Darmangeathttps://www.blogger.com/profile/08757088447937100550noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-9533854856183441972021-04-17T18:54:34.550+02:002021-04-17T18:54:34.550+02:00Alors sur les cultures d'appoint ce n'est ...Alors sur les cultures d'appoint ce n'est pas étonnant que tu ne le pige pas puisqu'on était visiblement pas d'accord sur le point de départ : est-ce du service ou du travail ? Bon personnellement je découvre ce problème en lisant ton billet, mais je ne suis pas sûr que la récolte (chez les Bena) soit "socialement utile" comme tu le dis. Chez les Bena, cet homme est obligé de redistribuer la récolte (et je n'ai lu nul part que cela lui apporte quoi que ce soit ; il donne la récolte à ses parents - mais je peux avoir oublié des détails), il ne la redistribue pas à des pauvres dans le besoin qu'il s'attacherait par ce moyen.<br /><br />Donc j'en concluais qu'il s'agissait bien d'un service et donc d'un cas intermédiaire. Tandis que dans le cadre d'un rapport équivalent (organisation de beuverie) avec culture de café, coton, ou tout autre produit destiné à la vente, on rentre dans une catégorie de quasi-salariat. ça parait un cas de figure assez propice pour décrire le passage d'un type à l'autre.<br /><br />Sur le degré d'obligation de la beuverie, je n'en ai malheureusement aucune idée.Tangui Przybylowskihttps://www.blogger.com/profile/17799841310225872424noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-66858829806366399442021-04-17T16:52:19.873+02:002021-04-17T16:52:19.873+02:00Essayons d'y voir clair en décomposant les dif...Essayons d'y voir clair en décomposant les différents aspects.<br /><br />1. Chez les Bena, le possesseur du champ et de la bière procède bien à un échange contre du travail. Car il dispose du fruit de ce travail - qu'il ne le vende pas est une chose (je prenais un exemple, celui du travail dit "productif" dans la société capitaliste), mais il est dorénavant propriétaire de biens nouveaux qu'il peut utiliser socialement ; il n'en va pas autrement du propriétaire du bateau chez les Tareumiut, qui ne vendront pas la viande de baleine, mais qui n'en sont pas moins propriétaires, et qui peuvent la donner ou la prêter.<br /><br />2. Le truc, en revanche, c'est de savoir si ce qu'il donne aux femmes et le travail qu'elles lui fournissent sont exigibles (échange) ou si c'est informel, et s'il s'agit de dons réciproques. C'est la différence, je crois mineure, entre ce que j'appelle le salariat et le quasi-salariat.<br /><br />3. Le cas de la terre qu'on fait défricher et qu'on peut revendre est intéressant. Je crois que le fait qu'on en tire un bénéfice ne peut pas être un critère de ce qui est échangé. Là, tel que tu le racontes, et si je reste cohérent avec mes définitions, c'est incontestablement un échange "biens versus travail". En revanche, il y a des mécanismes, politiques ou économiques, qui empêchent apparemment que l'on puisse s'enrichir sur le travail effectué dans de telles circonstances.<br /><br />4. Je ne pige pas ta remarque sur les cultures d'appoint. Tu peux expliquer ? Christophe Darmangeathttps://www.blogger.com/profile/08757088447937100550noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-7332380217193950662021-04-17T14:46:36.299+02:002021-04-17T14:46:36.299+02:00C'est aussi intéressant parce que la transitio...C'est aussi intéressant parce que la transition de ces fêtes vers du salariat informel est facile à concevoir : l'introduction de cultures d'appoint comme le coton.Tangui Przybylowskihttps://www.blogger.com/profile/17799841310225872424noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-67243842582764890812021-04-17T14:17:20.959+02:002021-04-17T14:17:20.959+02:00Pour la situation intermédiaire de bien contre des...Pour la situation intermédiaire de bien contre des services, il y a un cas (qui est peut-être semblable aux "fêtes de travail" évoqué par BB ; j'ai dû louper son message) chez les Bena où un homme qui possède beaucoup de bière (bien typique de la richesse dans cette société) invite les femmes (rarement les hommes) à venir travailler ses champs puis organise une beuverie. C'est bien assimilable à un service et non à un travail puisque la récolte n'est pas vendue mais distribuée au sein de la famille étendue du riche pour satisfaire leur besoins et non pour être revendue.<br /><br />Il n'y a pas de métayage, ni de location ni aucune autre forme de faire-valoir indirect. De plus c'est justement dans cette société que la "vente de terre" est assimilée à la vente du travail qu'elle contient (défrichage, labour). Le service de défrichage est par ailleurs requis par des hommes trop vieux ou malades contre d'autres biens. Mais dans un tel cas, il faudrait peut-être parler de travail puisque la personne peut ensuite revendre la terre défrichée (?) Pourtant ce n'est pas surprenant qu'elle le puisse : elle récupère simplement le prix qu'elle avait payer pour le défrichage (c'est d'ailleurs ce qui est souligné : c'est le travail qui est revendu, et non un nouveau bien qui serait : la terre défrichée). Ou alors il faudrait peut-être introduire l'idée - pour les distinguer - que si la personne se fait un bénéfice dans l'achat-vente c'est du travail, tandis que si elle n'en fait pas, c'est du service.<br /><br />C'est dans l'ouvrage des époux Culwick : Ubena Of The Rivers, 1935.Tangui Przybylowskihttps://www.blogger.com/profile/17799841310225872424noreply@blogger.com