tag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post7833781896258465091..comments2024-03-28T14:20:30.997+01:00Comments on La Hutte des Classes: Philippe Descola, Bruno Latour et Ramsès IIChristophe Darmangeathttp://www.blogger.com/profile/08757088447937100550noreply@blogger.comBlogger53125tag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-44683495581451713652023-09-22T18:25:50.356+02:002023-09-22T18:25:50.356+02:00Votre conclusion exprime très bien l'opinion q...Votre conclusion exprime très bien l'opinion que je porte sur ces deux personnages, notamment en ce qui concerne la lutte écologiste. A côté d'autres formes "d'écologie" non-marxiste (ce qui est sans doute un oxymore), j'appelle celle-ci l'écologie "LDM" pour "Latour-Descola-Morizot", qui ne consiste qu'à faire de grandes envolées pseudo-philosophiques, proche d'une sorte de prétendu retour à la nature, qui met complètement de côté le réel social, les rapports de forces au sein d'une société et ses mécanismes économiques les plus fondamentaux. C'est peut-être joli, mais cela ne nous aide pas du tout à avancer. C'est d'autant plus déprimant quand on connaît la conception de la nature par Marx et Engels, et que parfois Descola ou Latour pensent apporter des idées neuves alors qu'elles sont déjà contenues dans les écrits des deux barbus ! Merci pour cette note !Saturnenoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-61272361388419144582023-07-06T01:18:08.549+02:002023-07-06T01:18:08.549+02:00[Correction de la coquille de mon message :
&quo...[Correction de la coquille de mon message : <br /><br />"vous qui êtes marxistes, avez-vous fait un billet sur le concept de 'Matérialisme historique' qui est sans aucun doute l'un des concepts "le plus fumeux" du Marxisme (en terme d'escroquerie intellectuelle, cette théorie je la range au même niveau que la "Loi des trois états" d'Auguste Comte".....<br /><br />L'apprenti philosophe ]Anonymousnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-6913464417827951122023-07-06T01:09:32.343+02:002023-07-06T01:09:32.343+02:00A oui une dernière question (je n'ai pas l'...A oui une dernière question (je n'ai pas l'intention de spammer votre blog, si je n'ai pas de reponse alors je passerais mon chemin...), vous qui êtes marxistes, avez-vous fait un billet sur le concept de <> qui est sans aucun doute l'un des concepts "le plus fumeux" du Marxisme (en terme d'escroquerie intellectuelle, cette théorie je la range au même niveau que la "Loi des trois états" d'Auguste Comte"? <br /><br />Puisque bon, quitte a être sérieux, "soyons sérieux", et critiquons ce qui doit l'être...<br /><br />L'apprenti philosophe Anonymousnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-43032509844383009532023-07-05T22:18:50.715+02:002023-07-05T22:18:50.715+02:00J'ai pointé du doigt votre soi-disant "dé...J'ai pointé du doigt votre soi-disant "déterminisme objectif"(sic!)(Et que de grands mots!) qui dominerait la réalité (ce qui est faux), et c'est tout ce que vous trouver à dire.... Décidément, certains marxistes me laissent perplexes...<br /><br />L'apprenti philosopheAnonymousnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-41231168403404001602023-07-05T21:55:38.164+02:002023-07-05T21:55:38.164+02:00« Nour », ça ne veut pas dire « lumière », normale...« Nour », ça ne veut pas dire « lumière », normalement ? Christophe Darmangeathttps://www.blogger.com/profile/08757088447937100550noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-50943570549491477092023-07-05T20:02:42.585+02:002023-07-05T20:02:42.585+02:00Ah tient (!), un marxiste qui fait passer la philo...Ah tient (!), un marxiste qui fait passer la philosophie comme une "fumisterie" que "le gens sérieux" ne devraient surtout pas considérer (ou voire même s'en servir). <br /><br />Tonton Marx nous avait déjà fait le coup ; la matière, rien que la matière (!) disait-il avec son large et lourd front pensant.<br />Pourtant le marxisme a son lot de concepts et idées complètement fumeux....<br /><br />Je vous cite : <>, "les déterminismes<br />objectives qui gouvernent la réalité" dites-vous (??) , ce n'est pas ce que nous apprend la physique quantique et son trés précieux "Principe d'indétermination (Heisenberg)" en parlant de certains aspects très déroutants du réel...<br /><br />Les faits rien que les faits et rien d'autres (!!). Ok, le prof. Prouvez-moi donc à partir de votre hauteur toute<br />scientifique et "de manière indubitable" (comme dirait un Descartes), "qu'il n'aurait de réalité que celle de la matière"(tout en ayant aussi la possibilité de prendre en considération le vide). <br /><br />Certains marxistes croivent à "l'omni-existence de la matière" comme certains prêtres croivent en leur catéchisme soporifique. Nous sommes de l'ordre de la CROYANCE..<br /><br />L'apprenti philosophe...<br /><br /><br />Anonymousnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-36462977692797107052023-04-17T17:36:31.770+02:002023-04-17T17:36:31.770+02:00Gaia est très soluble dans le Science Po de Duhame...Gaia est très soluble dans le Science Po de Duhamel, "digne" successeur Richard Descoing et de Macron (voir commentaire plus bas: la leçon inaugurale de Sciences Po par Latour vaut son pesant de cacahuète pour qui sait voir et entendre grâce à ses antennes sensitives animales et sait les relier à son appareil rationnel)Anonymousnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-18555143722786726332023-04-17T17:32:39.373+02:002023-04-17T17:32:39.373+02:00Etienne MailletEtienne MailletAnonymousnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-11483017969539446262023-04-17T17:15:03.915+02:002023-04-17T17:15:03.915+02:00En tant qu'autruche déconstruite, je suis sûr ...En tant qu'autruche déconstruite, je suis sûr de ma désapprobation positivement relative. <br />Etienne Mailletnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-46270529077955401482023-04-17T17:11:29.742+02:002023-04-17T17:11:29.742+02:00Des références critiques concernant Mme Martin ? C...Des références critiques concernant Mme Martin ? Critiques dans le sens scientifiques, non, mais dans le sens marketing, à pléthore !Etienne Mailletnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-49551796902919333242023-04-12T18:44:12.997+02:002023-04-12T18:44:12.997+02:00Bof... Je trouve au contraire son discours assez c...Bof... Je trouve au contraire son discours assez confus, notamment dans la manière d'amalgamer les connaissances scientifiques sur le réel, et les décisions d'agir sur le réel (qui relèvent du politique). Par exemple, je ne vois pas en quoi dire que les décisions sur les pluies acides n'étaient pas entièrement fondées scientifiquement doit remettre en cause le caractère objectif des connaissances scientifiques sur le sujet.<br /><br />J'y vois donc un genre de relativisme mou et insidieux, certes pas aussi radical que celui de Latour & co, puisqu'elle ne « franchit pas le Rubicon » consistant à postuler que les lois physiques seraient socialement construites. Mais, tout de même, toutes ces connaissances seraient « situées », sans qu'on comprenne bien ce que l'on est censé tirer comme conséquences de cette affirmation. Elle ose même, sans préciser sa pensée, un « changer de diagnostic pour essayer d'intéresser davantage » (à 14 min 30) qui ressemble de façon gênante aux procédés de la rhétorique climatosceptique.<br /><br />Antoinenoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-62950945174153340292023-04-08T23:08:15.251+02:002023-04-08T23:08:15.251+02:00Une analyse beaucoup plus intéressante de la rela...Une analyse beaucoup plus intéressante de la relativité des points de vue et des conflits de motivation dans la science dans cette passionnante conférence de Gabrielle Bouleau :<br />https://www.youtube.com/watch?v=_k8CSyeyG_c<br />Il est vrai qu'en tant que spécialiste de l'hydraulique et de la décision politique, elle est sans doute plus confrontée au réel que ce cher Latour (ou Descola, perdu dans la mythologie Achuar ?)Emmanuel Floracnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-6667025239930840552023-03-29T19:15:19.812+02:002023-03-29T19:15:19.812+02:00Pas moi en tout cas... Je ne l'ai pas lu.Pas moi en tout cas... Je ne l'ai pas lu.Christophe Darmangeathttps://www.blogger.com/profile/08757088447937100550noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-973947852114102382023-03-29T17:57:23.137+02:002023-03-29T17:57:23.137+02:00Je viens d'écouter une lecture d'extraits ...Je viens d'écouter une lecture d'extraits de "Croire aux fauves" de Natassja Martin sur France Culture, et après avoir eu mon petit shoot de fascination, je viens ici pour continuer à penser. Je vais prendre le temps de lire attentivement les textes mis en références par les uns et les autres. Et je me permet une demande : est-ce que d'entre vous auraient des références critiques plus spécifiques sur le travail de Natassja Martin ?Nadinenoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-76429632481401013062023-02-07T14:14:52.093+01:002023-02-07T14:14:52.093+01:00Sans rien vouloir ajouter au débat, j'ai essay...Sans rien vouloir ajouter au débat, j'ai essayé de lire Latour, et j'ai été vite rebuté par son salmigondis de raisonnements (?) foireux et de concepts incompréhensibles lardés de termes jargonnants (la plupart introuvables dans un dictionnaire d'épaisseur maniable- et financièrement abordable- ou prenant des acceptions rares ou personnelles). Le résultat fut que malgré la minceur scientifique et intellectuelle de l'opus, celui-ci me tombant des mains faillit bien me casser un orteil. J'ai essayé de m'en servir en place de somnifère, mais cela me mettait trop en échec intellectuel...<br /> Trêve de plaisanterie, Christophe rappelle une évidence , que la science sert à simplifier pour la compréhension des choses compliquées, non l'inverse, et la prose de certains intervenants me semble aller à l'encontre de ce principe .(je comprends tout de ce que Christophe et ses collègues de blog écrivent ). La virtuosité langagière et la complexité du discours peuvent aller loin dans l'abstraction, cela ne fonde pas sa profondeur ...Je ne sais plus qui de Cocteau ou Queneau disait que la superficialité impliquait la profondeur, comme la surface de la mer son volume sous-jacent...<br /> Quant à la question écologique, il suffit de dire que notre subsistance dépend étroitement de la pérennité d'écosystèmes viables et en équilibre ( toujours instable, c'est pourquoi les tentatives de régulation sont dangereuses) que nous détruisons ( par nous j'entends le capitalisme et ses dérivés tels que le" communisme " à la chinoise) et la "mise en valeur " d'un territoire (la Guyane?) dans ces conditions, comme la préservation d'une aciérie, ne sont que des écrans de fumée qui ne remettent aucunement en cause les modes de production destructive de notre milieu de vie, même si l'intention est vertueuse (améliorer les conditions de vie, fournir des "emplois" .Il y a certainement mieux à penser.Jacques Simonnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-22794008243441792862022-12-05T10:16:57.325+01:002022-12-05T10:16:57.325+01:00Il y a une citation dont j'ai oublié l'aut...Il y a une citation dont j'ai oublié l'auteur, qui dit en substance : « Si un intellectuel, ça ne sert pas à rendre simples les choses compliquées, dites-moi à quoi cela sert ». Il y a manifestement des gens qui professent l'opinion strictement inverse.<br />Tout de même, si un jour vous devez témoigner au tribunal et qu'on vous demande, sous serment, de dire « la vérité », j'aimerais être là quand vous expliquerez tout ce que vous venez d'écrire au juge... Et je le répète, il y a un signe (mauvais) des temps dans le fait que les sciences humaines forment des générations entières de chercheurs dont la conviction la plus profonde est que la science est un concept vide, ou suspect. On peut ensuite déplorer les délires, entre autres, des antivax (et on a bien raison), mais le mauvais exemple vient de haut.<br />Je profite de l'occasion pour recommander la lecture de la réponse rédigée par Alan Sokal à Bruno Latour qui, à défaut de poésie, rappelle quelques vérités (pardon) sur ce qu'est la science, et la différence qu'elle est censée entreptenir avec une parodie : https://physics.nyu.edu/sokal/le_monde.html<br />Bien cordialementChristophe Darmangeathttps://www.blogger.com/profile/08757088447937100550noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-91721934324745467162022-12-04T22:40:02.563+01:002022-12-04T22:40:02.563+01:00Bonsoir Jean-Marc,
C’est un très bon point que v...Bonsoir Jean-Marc, <br /><br />C’est un très bon point que vous soulevez ici. En fait, il convient de distinguer ce qui est anthropocentriste (ce qui est relatif et « centré » sur le point de vue des humains) et anthropogéniste, c’est-à-dire des postulats découverts par les humains. En ce sens, le terme de « non-humains » est un argument anthropogénique à vocation écocentriste. <br />"Ecocentriste" car il s’agit d’un terme, d’un concept ou Idéal-type, permettant d’englober la figure de l’altérité dans son plus large ensemble : animal, végétal, minéral, champignons, microbes… <br /><br />(Attention aussi à ne pas calquer mécaniquement nos schémas de pensée sur le monde animal, de sorte de tomber dans, vous l’aurez compris…, le piège anthropocentriste.) Je suis d’accord avec vous, qu’il est rassurant parfois de « faire l’autruche » !<br /><br />Sincèrement, <br /><br />NGAnonymousnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-56925363312782915582022-12-04T22:38:43.209+01:002022-12-04T22:38:43.209+01:00bonsoir Christophe,
je vous remercie d’avoir pri...bonsoir Christophe, <br /> je vous remercie d’avoir pris le temps pour proposer vos éléments de réponse. Pour tenter de répondre brièvement (et sans doute maladroitement) quant à votre position, la notion de vérité implique une myriade de conceptions épistémologiques sur l’usage et la justification de la démarche scientifique. Chacun de vos confrères ou consoeurs auraient toute une diversité de réponses à apporter à la question : pourquoi (pour quoi) faire science ? Pardonnez-moi si je reviens à un certain relativisme, mais la vérité peut se concevoir comme un construit scientifique (il n’existe de vérité que dans les limites techniques d’une société) amené à être « repositionné » au fil des années (ex. l’astrophysique). Cela rejoint l’argument de Karl Popper sur la démarche scientifique. Nous pourrions l’étendre sur la vérité en tant que construit socio-culturel (puisque la science ne peut se détacher du socle de la société qui la produit ) Par ailleurs - je vais caricaturer - mais que faire/dire d’une vérité telle que : « Christophe Colomb a découvert l’Amérique en 1492 » ? <br /><br />Enfin, mon prof d’épistémologie nous disait que procéder de telle sorte (en cherchant un absolu, ou une Vérité) dans la démarche scientifique la vidait substantiellement d’un regard poétique sur le monde. La démarche poétique, n’étant à mon sens, pas incompatible avec la démarche scientifique… <br /><br />sinon, je vous renvoie aussi à l’article, sur RORTY, « À bas l’autorité ! » paru sur le site La Vie des Idées (attention, ça cite furtivement Latour...)<br /><br />Sincèrement, <br /><br />NGAnonymousnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-15762016682385781382022-12-04T18:00:30.791+01:002022-12-04T18:00:30.791+01:00Et l'autruche se sent triste.Et l'autruche se sent triste.Christophe Darmangeathttps://www.blogger.com/profile/08757088447937100550noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-39628367265060126852022-12-04T17:49:08.837+01:002022-12-04T17:49:08.837+01:00Quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi un ...Quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi un courant de pensée<br />qui prétend nous faire sortir de l'anthropocentrisme<br />a comme principale catégorie d'analyse<br />celle de "non-humain"<br />qui est évidemment<br />très évidemment<br />complètement anthropocentriste<br />de même que les autruches, sans doute<br />divisent le monde en "autruches" et "non-autruches" :<br />personne ne contestera<br />que cette façon de voir<br />est très autruchocentristeJean-Marcnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-23706582039529912432022-12-03T12:53:54.112+01:002022-12-03T12:53:54.112+01:00Bonjour
Je me glisse dans ce débat dont bien des ...Bonjour<br /><br />Je me glisse dans ce débat dont bien des éléments appelleraient évidemment des réactions détaillées. Je voudrais simplement relever une des phrases qui vient d'être écrites, et qui me semble cristalliser une bonne partie des désaccords dont il est question : « Mais il ne me semble pas que la recherche d’une « vérité » soit une condition épistémologique sine qua none des SHS ».<br />Pour commencer, je me demande bien pourquoi le mot de vérité est si problématique qu'on ne puisse l'employer sans guillemets. Ensuite, étant donné que l'acronyme de SHS renvoie aux sciences – fussent-elles « humaines et sociales » – je me demande bien en quoi est censée consister une science dont le but n'est pas de rechercher la vérité...Christophe Darmangeathttps://www.blogger.com/profile/08757088447937100550noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-67884279510202552522022-12-03T12:48:00.871+01:002022-12-03T12:48:00.871+01:00« mais éthiquement, en quoi cela devrait-il nous i...« mais éthiquement, en quoi cela devrait-il nous importer ? Ne peut-on protéger et préserver que ce (ceux) qui vaut la peine ? » Ce sont bien là des questions dont les réponses amèneront votre anthropocentrisme à se justifier. Qu’est ce qui vaut la peine sur cette terre ? Là encore il conviendrait de mettre à distance nos constructions sociales. Sous couvert de ce raisonnement, j’ai bien peur qu’une dimension classiste n’apparaisse trop rapidement. En haut les humains des systèmes productivistes, en bas les microbes ? Tout cela sans comprendre les interrelations qui nous lient.<br /> <br />« une science humaine qui se nourrit des interprétations subjectives des acteurs ». Complètement d’accord. Dès lors, pourquoi faire prévaloir une vision anthropocentriste ? Il me semble difficile de ne pas évoquer les non-humains en SHS, encore plus à l’heure de leur extinction massive. Cette délégation à l’arrière-plan de l’importance accordés ces sujets n’est pas sans rappeler les marginalisations qu’en ont subi d’autres comme les femmes, les étrangers, les enfants – tant dans leur légitimité à exister en tant que sujets d’étude scientifique dans les SHS, mais plus largement en tant que sujets de droit (accès à la citoyenneté par ex.)<br /><br />Nos théories de la justice doivent être amenées à être réactualisées par le biais d’une démocratie participative avec plusieurs sujets de droits non-humains. Nous vivons dans une société où l’on arrive, sans sourciller, à concevoir d’attaquer en justice une entreprise ; mais bizarrement l’exercice est trop complexe quand il faut représenter ou défendre une espèce animale, végétale, voire minérale…<br /><br />Sinon, concernant votre vision des « gilets jaunes » et de leur vision écologie, le tableau que vous dressez tend à homogénéiser ce mouvement quand celui-ci est loin d’être moniste. Je vous renvoie à ce titre au dossier qui lui est consacré dans la revue Ecologie & Politique du premier semestre 2021 (Vers de nouvelles écologies populaires ?). Vous y verrez que les personnes qui l’abrite ont autant de divergences sur l’écologie que nous pouvons en avoir. Ce genre d’homogénéisations sont souvent des raccourcis que les classes bourgeoises, distantes de tels milieux, s’approprient en homogénéisant plusieurs groupes. On peut le voir aujourd’hui encore aux informations avec les « chasseurs », les « agriculteurs » ou encore les « automobilistes »…<br /><br />L’utilisation que vous faites du terme écologie en parlant des élites me semble erroné. Il faudrait plutôt parler d’environnementalisme (Dobson, 2004). C’est bien aux rapports de classe et de domination que l’écologie entend s’attaquer en tant qu’idéologie ; tandis que les classes bourgeoises préfèrent des relations distanciées, apolitisées. Ce sont d’ailleurs ces dernières – qu’elles soient de gauche ou de droite - qui l’ont historiquement disqualifiée dans l’espace politique en la qualifiant de misanthrope, réactionnaire, ou encore de « gauchisme recyclé » (cf. Luc Ferry, Le Nouvel Ordre écologique ; M.Gauchet, Sous l’amour de la nature de la nature, la haine des hommes ?)<br /><br />Dans tous les cas, je vous remercie vivement d’avoir pris le temps de répondre rapidement à certaines critiques et je ne peux que vous souhaitez bon courage pour la thèse. En espérant pouvoir lire très bientôt vos écrits !<br />Sincèrement, <br /><br />NicolasAnonymousnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-29513188973414251822022-12-03T12:45:42.650+01:002022-12-03T12:45:42.650+01:00Bonjour Irène,
Je vous remercie d’avoir pris le ...Bonjour Irène, <br /><br />Je vous remercie d’avoir pris le temps de répondre à mes précédentes remarques, d’autant plus que le temps vous est restreint pour votre objectif professionnel. Je tiens également à m’excuser pour ce retard dans mon délai de réponse, les dernières semaines ont été bien remplies.<br />Les postulats que vous amenez sur les conditions épistémologiques du discours scientifique me semblent un peu sévères, voire exclusives. À mon sens, le registre « émotif » ou encore « lyrique » n’empêche en rien la constitution d’un écrit académique. La science n’a pas le monopole du rationalisme, comme la littérature n’a pas celui du lyrisme. Le rapport « détaché » ou « déraciné » que vous semblez faire prévaloir n’est qu’une construction sociale des sciences, prenant naissance dans un certain positivisme et poursuivi par ses héritiers. Ce lyrisme n’est qu’une façon comme une autre de (re)mettre en avant des sujets marginalisés par les SHS. Par ailleurs, l’exclusion de ces registres ont longtemps permis aux scientifiques (mâles blancs européens) d’exclure les femmes de disciplines scientifiques telles que la botanique (Estelle Zhong-Mengual, Apprendre à voir, 2021). L’idée n’est pas ici d’essentialiser une pensée scientifique féminine, mais de tenter d’inclure les registres mentionnés dans la constitution d’un corpus scientifique. Enfin, l’utilisation de ces registres permettrait de parler d’une manière plus juste d’une relation avec une altérité. <br />Vous m’avez reproché mon anthropocentrisme, mais l’anthropocentrisme ne me semble pas une mauvaise chose pour une discipline qui justement a pour vocation d’étudier l’humain. Oui enfin c’est un peu un lieu commun que nous pourrions étendre à l’ensemble des « sciences humaines ». Mais vous semblez avoir une vision très restrictive sur la focale d’étude de l’anthropologue lorsqu’il étudie une société humaine, faisant fi de ses interactions ou relations avec son environnement.<br />« Taxer des anthropologues d’anthropocentrisme revient à déplorer que des entomologistes se focalisent sur les insectes... » Si un entomologiste se focalise sur les insectes, il lui incombe toutefois d’avoir une vision plus large de son champ d’étude, comme les dynamiques des écosystèmes afin de comprendre davantage, un champ en perpétuelle interaction avec un autre. Cela pourrait s’étendre pour le menuisier, qui s’il n’a pas une bonne connaissance des essences des bois, de leur climat, milieu, taux d’humidité, des insectes prédateurs, n’apporterait qu’une vision mécanique, rationnalisée à des fins productives (étudier autre chose serait prendre le risque de perdre de l’argent, de se faire déconsidérer par ses supérieurs, ses pairs). Voilà comment se perd l’artisanat pour le machinisme dont faisait mention Marx. Il se trouve que les directions qu’ont pris nos sciences ont été celles de la spécialisation à outrance - en amenant certes des progrès comme avec la médecine et ses sous-branches telles que l’imagerie médicale ou encore la neurologie, mais occultant d’autres causes ou phénomènes. Vous semblez suggérer implicitement que les professionnels spécialisés de la discipline seraient ceux qui détiendrait une « vérité ». Mais il ne me semble pas que la recherche d’une « vérité » soit une condition épistémologique sine qua none des SHS (voir aussi Richard Rorty, Pragmatism as Anti-Authoritarianism) Anonymousnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-4247390124760723712022-12-03T09:34:14.807+01:002022-12-03T09:34:14.807+01:00Nous vivons une époque lors de laquelle les sophis...Nous vivons une époque lors de laquelle les sophistes sont en train de l'emporter... ch.lemardeleAnonymousnoreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-723451796098277031.post-89453782304426857302022-11-26T18:54:00.981+01:002022-11-26T18:54:00.981+01:00On se demande toujours qui aura le courage de se f...On se demande toujours qui aura le courage de se farcir la lecture de tout ce que l'anthropologie compte de relativistes - et ils sont pas cinq - et de pondre un "impostures intellectuelles : le retour".<br /><br />J'ai même l'impression que c'est un courant de pensée auquel certains sous domaines sont plus perméables. En ce moment je me retape toute les publications sur les sociétés secrètes d’Afrique de l'ouest. Et c'est affligeant de voir à quel point les français (Schwartz, Girard) ne causent que d'idées religieuses avec une vague analyse structuraliste qui ne sort même pas des banalités habituelles (opposition, inversion, nature/culture, etc.) et comme les anglo-saxon (Little, Adams, Harley) et les allemands (Himmelheber), au contraire portent un intérêt aiguë au fond politique de ces mêmes organisations, à leur rôle dans l'organisation de la vie.<br /><br />Pourtant les mêmes auteurs français sont des anthropologues et ethnographes remarquables sur d'autres aspects de leurs travaux. On croirait que les idées du structuralisme viennent remplir avec du vide tout ce que les chercheurs français ne comprennent pas.Tangui Przybylowskihttps://www.blogger.com/profile/17799841310225872424noreply@blogger.com