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Discussion sur le contenu du livre (3) :
Peut-on déduire le passé du présent ? Qu'en était-il de la guerre au paléolithique ?

Un lecteur soulève de nouveaux problèmes : de la méthode inférant des conclusions sur le passé à partir du présent, et de la guerre dans les sociétés égalitaires.

19 commentaires:

  1. Bonsoir, je viens de terminer de lire votre livre et je l'est trouvé très intéressant. J'y ai appris beaucoup de choses sur la vie des peuples primitifs qui ont été observé par les ethnologues. Ce que j'ai particulièrement apprécier dans votre ouvrage ,c'est la manière dont vous donner l'explication de l'origine d l'infériorisation des femmes dans les tribus de chasseurs cueilleurs nomades par le monopole qu'on les hommes en ce qui concerne les armes et les affaires publiques de la société tribales. Cela a partir de la synthèse des matériau ethnographique existant. Ce que vous expliquer dans le livre c'est que l'oppression d'un sexe par un autre a pu exister dans des sociétés ne connaissant pas les inégalités et l'exploitation économique .La ou j'ai un peu de mal a vous suivre ,si je vous ai bien compris,c'est quand vous faites une sorte de copier coller sur les modes d'organisation des chasseurs cueilleurs analysés aujourd'hui et les tribus du paléolithique supérieur. Cela me paraît un peu précipité au vu du peu d' éléments concrets sur la vie des sociétés préhistoriques . D'autre part,vous expliquez que si la division sexuelle du travail est très majoritairement présentes chez les peuples primitifs étudiés par l'ethnographie,il y toutefois maints exemple de sociétés ou les individus des deux sexes ont acquis l'ensemble des compétences masculine et féminine. Qu'est ce qui nous prouve aujourd'hui que la division sexuelle du travail était systématique au paléolithique?les tribus se faisaient elles la guerre?

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  2. Merci de ce commentaire qui met le doigt sur plusieurs questions très intéressantes... et pas forcément faciles.

    Il est bien entendu extrêmement délicat d'affirmer des choses sur les rapports entre les sexes dans les sociétés préhistoriques dans la mesure où par définition, ces sociétés n'ont pas pu être observées directement, et où d'autre part, les rapports entre les sexes ne laissent guère de traces matérielles qui se laisseraient interpréter clairement.

    Ce que j'ai tenté d'expliquer, ce n'est pas que les rapports entre les sexes dans les sociétés économiquement égalitaires obéissaient à une formule unique (comme par exemple, la domination masculine). Si l'on se base sur les observations ethnologiques, ces rapports sont au contraire susceptibles de varier considérablement d'un peuple à l'autre. Toutefois, et c'est un point essentiel, cette variation ne va jamais au-delà du point où ce seraient les femmes qui dirigeraient la société ; comme vous l'avez tout à fait correctement relevé, j'explique effectivement ce fait par l'existence de la division sexuelle du travail, et par le fait que celle-ci réserve toujours l'usage des armes les plus létales aux hommes.

    J'ai donc tenté de raisonner sur les sociétés du passé à partir de ce double fait :

    1. dans toutes les sociétés observées par l'ethnologie sans exception, règne la division sexuelle du travail et au sein de celle-ci, ce sont les hommes qui contrôlent la totalité ou la majorité des instruments de la violence.

    2. tous les indices que nous possédons sur les sociétés préhistoriques (représentations artistiques, restes funéraires) montre que la division sexuelle du travail y existait selon les mêmes modalités (ceux-ci sont apportés par ce que les anglo-saxons appellent aujourd'hui gender archeology ; j'ai tenté de dresser un inventaire synthétique des éléments apportés par ces recherches dans le dernier chapitre du livre).

    Par conséquent, il me semble qu'on peut raisonnablement inférer que dans le passé, les mêmes causes étaient à l'oeuvre et qu'elles produisaient les mêmes effets; à savoir que les sociétés égalitaires du paléolithique ont connu (jusqu'à preuve du contraire) la même diversité de rapports entre les sexes d'un peuple à l'autre et la même constante (l'absence de la variante "domination féminine").

    Il ne s'agit évidemment pas d'une certitude, mais d'une hypothèse qui (me) semble extrêmement probable, pour les raisons exposées précédemment.

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  3. En ce qui concerne la question de la guerre : celle-ci est traditionnellement très débattue, mais il me parait difficile de nier que des actes de violence plus ou moins fréquents et impliquant plus ou moins d'individus soient intervenus parmi les peuples égalitaires du paléolithique. On a pu observer bien des tribus qui se livraient fréquemment à des activités guerrières pour des motifs n'ayant rien à voir avec la prédation économique - montrant ainsi que contrairement à une vision un peu schématique du matérialisme, les motifs économiques ne sont pas les seules causes possibles des guerres. Alors, il est extrêmement probable que des affrontements aient eu lieu entre groupes humains au paléolithique ; on a retrouvé des traces de violence sur les squelettes de cette époque, mais ceux-ci restent très peu nombreux et surtout, on sait très mal interpréter socialement cette violence : s'agissait-il d'affrontements entre individus ? Entre groupes ?

    Je cite en tout cas le précieux témoignage de Narcisse Pelletier, mousse échoué durant 17 ans au XIXe siècle dans une zone de l'Australie éloignée de tout contact et qui relate avoir participé dans cet intervalle à quinze guerres (si ma mémoire est bonne). Quant aux Yanomamo, autre peuple économiquement égalitaire (bien que maîtrisant l'horticulture), ils sont réputés pour la violence et la fréquence de leurs affrontements.

    Là encore, ces exemples n'impliquent pas que partout et toujours, tous les peuples chasseurs-cueilleurs s'affrontaient violemment. Je crois qu'on n'a pas beaucoup de moyens d'estimer la fréquence et le caractère systématique de ces guerres au paléolithique. Les choses ont sans doute varié considérablement, ne serait-ce qu'en fonction de la densité de population, de la disponibilité des ressources... et des traditions culturelles locales (la chasse aux têtes, par exemple). Mais en tout cas, on peut je crois tenir pour acquise l'idée que les structures économiquement égalitaires des tribus du paléolithique ne constituaient pas par elles-mêmes un vaccin contre la violence inter-tribale et une garantie de pacifisme.

    N'hésitez pas à rebondir pour poursuivre le dialogue si cette réponse ne vous satisfait pas... ou qu'elle soulève de nouvelles questions.

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  4. Bonsoir, avec un peu de retard dans la discussion, je souhaite réagir sur l'hypothèse supposée d'une infériorité de la femme dans les sociétés du paléolithique .Je ne suis pas un spécialiste de la préhistoire mais il y a plusieurs éléments qui laisseraient a croire que la femme jouissait d'une situation plus égalitaire que vous ne le décriver dans votre livre. Concernant l'art pariétal ,voici une synthèse que j'ai trouvé sur le site de hominidés.com «  Peu nombreuses, juste esquissées, mal proportionnées,les figures humanoïdes n'ont pas été un sujet pour nos artistes du passé. Les hommes préhistoriques ont délibérément pris plus de temps pour représenter la faune (90 % des représentations)que leur propre espèce.Une constante également : l'être humain est représenté seul. Il est très rarement accompagné d'animaux... voir mélangé avec eux... ce qui peut donné des êtres hybrides, mi-homme, mi-animal...
    Par rapport à celui des animaux l’effectif des humains est très faible. Dans l'art pariétal les représentations masculines sont toujours traitées de façon assez sommaire , souvent en érection . Plusieurs de ces représentations sont mi-humaines mi-animales .Les femmes, sont, elles, sur représentées dans l'art mobilier (les vénus entre autres) »d'après ce constat,pas de quoi tirer quelconques conclusions. Sur le même site,vous trouverez un article assez fascinant sur la découverte de la méthode en 2005 qui permet de déterminer le sexe des artistes qui ont gravés ou peints les grottes en espagne,france ,bornéo....a partir des traces de mains peintes sur les parois des grottes.Voiçi l'article en question «Si l'on ne peut pas savoir le pourquoi de ces empreintes on peut maintenant savoir si la main représentée appartenait à un homme ou à une femme.
    Jean michel Chazine (CNRS) et Arnaud Noury (informaticien et préhistorien) ont mis au point un logiciel qui permet de déterminer le sexe de l'artiste...Il ont utilisé, pour cela, les études de John T. Manning (University of Liverpool, U.K) qui démontrent que le rapport de longueur entre l'index et l'annulaire est fixe et distinct entre hommes et femmes. Ces deux doigts sont de même longueur chez la femme, alors qu'il y a un écart mesurable chez l'homme : c'est l'indice Manning.
    Les chercheurs ont appliqués leur logiciel au panneau formé de mains négatives de la grotte de Gua Masri II (Indonésie). Les premiers résultats indiquent que le panneau a été réalisé par des hommes et des femmes. De plus, la disposition spatiale des mains sur la paroi indique que les deux sexe étaient séparés dans des zones définies.
    Le logiciel a également été utilisé pour l'étude d'autres grottes, dont celle de Cosquer. Les mains présentes à Cosquer ont la particularité d'être incomplètes : la majorité des empreintes ne sont formées que de 2 ou 3 doigts. L'indice de Manning et le logiciel Kalimain ne sont donc pas utilisables dans ce cas de figure.
    Sur les mains complètes, le logiciel a permis de determiner que les mains féminines étaient plus nombreuses que les mains masculines »Cette découverte ne plaide t'elle pas pour une égalité des sexe dans les tribus préhistoriques?

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  5. Ensuite , concernant les sépultures du paléolithique supérieur,vous écrivez d'ailleurs (page413) « il est bien difficile d'avancer une interprétation de ces mutations (dépôts funéraires selon le sexe)qui dépasserait la pure spéculation ».Les témoignages du passé que vous exposer a la fin de votre livre sont essentiellement des témoignage de société du néolithique,celles qui ressemblent au final le plus au sociétés observée par les ethnologues.

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  6. Voiçi un article intéressant trouvé sur wikipédia,il concerne l'espérance de vie des populations de l'époque préhistorique « . Plusieurs études utilisent l’analyse des squelettes trouvés en un site et établissent des statistiques sur l’âge de la mort, et, par extrapolation, donnent une espérance de vie. La plupart de ces études montrent que les squelettes les plus représentés sont ceux des personnes ayant environ 15 ans, les femmes étant plus représentées que les hommes. Voici la compilation que W. Krogman publie en 1940 :
    Homme de Néanderthal : 80% des personnes meurent avant l’âge de 30 ans, 95% avant l’âge de 40 ans ;
    Homme de Cro-magnon : 62% des personnes meurent avant l’âge de 30 ans, 88% avant l’âge de 40 ans ;
    Homme du Mésolithique : 86% des personnes meurent avant l’âge de 30 ans, 95% avant l’âge de 40 ans.
    À titre de comparaison, 70% des Sinanthropes meurent à l’âge de 15 ans.
    La grégarisation de la société humaine, qui se sédentarise et voit apparaître l’agriculture, associée à un réchauffement climatique, expliquent probablement l’augmentation de la mortalité au Mésolithique. Il faut aussi noter que la population a considérablement augmenté à cette période. Il est établi par ailleurs que des épidémies ont fait totalement disparaître des groupes humains entiers[7]. Plusieurs chercheurs donnent des estimations de la densité de population au cours de la Préhistoire. Le préhistorien André Leroi-Gourhan, en se basant sur la quantité de nourriture disponible estime ce nombre à 30 personnes par km² durant les phases glaciaires. Au début du réchauffement climatique, ce nombre augmente considérablement. »
    Dans les sociétés a forte motalité,la fécondité des femmes était nécéssaires à la survie des tribus,cela n'a t'il pas renforcer la place de la femmes dans ses tribus du paléolithiques?

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  7. Sur la guerre au paléolithique,voici deux articles trouvés sur le site hominidés.com.Ils traitent la question de la rencontre des peuples de néanderthal et d'homo sapiens il y a 40000 ans :"depuis 1986 des scientifiques ont avancé que les sapiens auraient purement et simplement éradiqué les Neandertal au fur et à mesure de leur progression en Europe. Cette hypothèse guerrière n'a jamais pu être prouvée. De plus ce génocide n'aurait laissé que peu de traces. En effet, selon Bruno Maureille (2008), « Sur les centaines de spécimens connus pour la lignée néandertalienne on ne connaît que deux sujets (Shanidar 3 et Saint-Césaire 1) qui montrent des blessures ayant laissé des traces sur le squelette...probablement d'origine humaine... Notons que les fractures ont été consolidées, les individus ont donc survécu. »et un deuxième article:"La cohabitation de sapiens et Neandertal a duré plus de 10 000 ans
    Cro-Magnons et néanderthaliens ont donc cohabité sur les mêmes terres, chassant sur le même territoire, s'abreuvant aux mêmes points d'eau, reculant devant les mêmes dangers, et cherchant tous les deux à se protéger des mêmes événements climatiques. Cette cohabitation entre -40 000 et -30 000 ans s'est même déroulée pendant une période de relative accalmie climatique. Les deux espèces ont dû se rencontrer, apprendre à se connaître et pourquoi pas, à pratiquer quelques "échanges " ou du troc. Une étude publiée dans la revue Nature (septembre 2005) démontre que les Homo sapiens et les Néandertaliens ont partagé le même site de la Grotte aux Fées il y a 38 000 ans. Bien sûr on peut également imaginer que cette cohabitation n'a pas été aussi idyllique et que quelques affrontements inter espèces ont dû avoir lieu, comme cela devait être également possible entre différents clans intra espèces."

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  8. Je vais tâcher de répondre au mieux à vos nombreux arguments. Tout d'abord, au risque de me répéter, je ne pense pas - et n’ai jamais écrit ainsi - qu’on puisse parler d’une « infériorité de la femme dans les sociétés du paléolithique ». Tout au plus affirmerai-je de manière extrêmement probable l’infériorité de la femme dans certaines sociétés du paléolithique, et l’inexistence de sociétés où les femmes auraient dirigé les hommes. Ce sont des nuances, mais des nuances essentielles, sinon on discute à partir de caricatures. D’après les éléments que nous fournit l’ethnologie des chasseurs-cueilleurs égalitaires, je crois que ceux qui affirment que règne partout la domination masculine se trompent à peu près autant que ceux qui ne veulent la voir nulle part.

    Et si l’on veut aller au bout des nuances, il convient également de préciser ce que l’on entend par « infériorité » des femmes dans ces sociétés. J’ai tenté de montrer au travers des exemples australiens, inuit et selk’nam que les femmes pouvaient être placées en situation d’infériorité sur le plan religieux ou sur celui du choix de leurs partenaires sexuels, tout en jouissant d’une grande autonomie par ailleurs. Si dure que puisse être la condition féminine chez certains peuples de chasseurs-cueilleurs, elle ne me semble pas vraiment comparable avec celle de certaines sociétés ultérieurs, économiquement exploitées et / ou enfermées dans des espaces clos.

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  9. J’en viens à présent aux arguments que vous présentez à l’appui d’une situation forcément favorable des femmes au paléolithique.

    1. A propos de l’art, vous le dites vous-mêmes, il est bien difficile de déduire quoi que ce soit des représentations. Quant au fait qu’une partie importante, voire majoritaire, des artistes aient pu être des femmes en tel lieu et à tel endroit, il ne nous apprend rien des autres lieux et des autres endroits. Et même sur les peuples concernés, je vous retourne la question : en quoi le fait que les femmes seraient majoritairement les artistes d’une société nous apprend-il quelque chose sur leur situation générale dans cette société ? En plus, ne projetons pas trop vite nos propres valeurs sociales à propos des artistes sur des peuples où il y avait de l’art, mais pas d’artistes (de profession).

    2. On a effectivement observé bien davantage de sociétés « néolithiques » que « paléolithiques », et les traces matérielles du passé témoignent du même déséquilibre. Cela dit, « peu d’indices », ce n’est pas « aucun indice ». L’art bushman (traité pp. 395-397), les restes funéraires d’Indian Knoll (p. 416), possiblement l’art du Levant (p. 409) relèvent du paléolithique. Et surtout, pour le paléolithique supérieur, la phrase que vous citez, un peu modifiée et sortie de son contexte, a de quoi induire en erreur sur mon propos. Ce sur quoi on ne peut rien conclure selon moi (et pas que moi !), c’est le rééquilibrage quantitatif des dépôts funéraires par rapport aux (très rares) exemples du paléolithique moyen. Mais ce qui est remarquablement constant et universel en revanche, et qui appelle une conclusion évidente, c’est la différenciation des objets déposés avec les défunts selon le sexe de ceux-ci, en particulier le fait que les armes aient partout et toujours été enterrées avec les hommes.

    3. La fécondité des femmes était bien évidemment indispensable à la survie des peuples du paléolithique... comme à celle de n’importe quelle société humaine depuis lors, d’ailleurs. Mais déduire du fait que les femmes étaient indispensables qu’elles étaient forcément en situation favorable me paraît un raisonnement bien simpliste. Dans tous les exemples de peuples que je donne dans le bouquin où les femmes sont clairement opprimées, elles n’étaient pas moins indispensables, et cela n’empêchait rien du tout. Pas besoin de remonter au paléolithique pour en faire l’expérience ; si être utile, voire indispensable, était une garantie de considération sociale, de nos jours les ouvriers du bâtiment et les femmes de ménage (entre autres) seraient traités bien autrement qu’ils ne le sont.

    4. Sur la guerre, je crois que l’article que vous reproduisez abonde dans mon sens (et réciproquement) : il n’y a aucune raison de penser que les chasseurs-cueilleurs passaient leur temps à s’exterminer les uns les autres (la question des éventuels affrontements avec une autre espèce, celle de Néanderthal, étant tout de même un peu différente). Mais il n’y a aucune raison non plus d’affirmer que la guerre leur était inconnue (et j’ajouterais : toutes les raisons de penser le contraire).

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  10. Bonjour,pour vous donnez mon point de vue ,je pense que la hiérarchie de valeur observés chez les peuples existant a l'époque contemporaine a pu etre différente chez les peuples du paléolithique.Et que même si dans ses sociétés, le maniement des armes auraient été le monopole des hommes, cela n'induit pas forcément une hiérarchie des valeurs similaires aux tribus australiennes par exemple.Je penche en faveur d'un communisme primitif marqué par une égalité des sexes a tout les niveaux et des sociétés préhistoriques plutôt pacifiques dans l'ensemble.

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  11. « Et que même si dans ses sociétés, le maniement des armes auraient été le monopole des hommes, cela n'induit pas forcément une hiérarchie des valeurs similaires aux tribus australiennes par exemple. » Pardonnez-moi, mais où aurais-je affirmé une chose pareille ? J’ai très simplement dit que le monopole masculin des armes, en Australie comme en Europe paléolithique, rendait possible cette hiérarchie de valeurs. Pour votre part, vous niez cette possibilité et pensez que les sociétés du paléolithique se caractérisaient toutes par « une égalité des sexes a tout les niveaux ». Me permettez-vous de vous demander sur quels éléments vous basez cette conviction ?

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  12. Peut être ai je mal saisi votre raisonnement! mais l'une de vos conclusions a la fin du livre est celle ci"plusieurs conclusions s'imposent.La domination masculine plonge ses racines très loin dans le passé,bien avant l'apparition des classes sociales et de l'état,avant même l'apparition de la richesse et des inégalités:elle est le produit de la plus élémentaire de la division du travail, celle qui répartit lés taches selon le sexe".

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  13. Si je dis "la tuberculose plonge ses racines très loin, dès le néolithique", cela ne signifie pas qu'au néolithique tout le monde avait la tuberculose. Cela veut simplement dire que dès le néolithique, il existait des cas de tuberculose.

    Comme je l'ai écrit à plusieurs reprises dans le livre et répété ici-même, les modalités universelles de la division sexuelle du travail (le monopole masculin des armes) ouvrent la possibilité de la domination masculine, et ferment celle de la domination féminine. Mais que cette domination masculine soit effective ou non dépend des positions (en particulier économiques) détenues par les femmes.

    Mais vous n'avez pas répondu à ma question : sur quels éléments vous appuyez-vous pour affirmer que toutes les sociétés du paléolithique connaissaient l'égalité des sexes ?

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  14. Je n'ai pas de conviction sur ce sujet,les traces laissés par les peuples du paléolitique sont trop faible pour en tirer des conclusions.J'ai donné une liste d'arguments un peu plus haut qui laisse a pensé que le communisme primitif reposait sur une égalité des sexes,mais au final ce n'est qu'une hypothèse qui me parait possible.

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  15. Voiçi un autre article trouvé sur le site d'hominidés."Depuis une trentaine d'années des études d'ethnologie et de préhistoire ont reévalué les rapports homme-femme dans les société préhistorique.
    Si la femme, de par son rôle dans la reproduction (grossesse puis allaitement), était plus "statique" cela ne l'empêchait pas de participer activement aux activités du groupe.En quelques années on a reconnu aux femmes un vrai rôle économique et social dans la société préhistorique. Au Paléolithique le plus ancien, les activités féminines étaient sans doute liées au charognage, au dépecage, à la transformation et au transport des animaux morts.
    Ces activités ne requièrent pas une force physique particulière et la femme a parfaitement pu y participer.
    - Au Paléolithique supérieur, les femmes ont un rôle actif de cueillette, de collecte et sont donc pourvoyeuses de nouritture. Par ailleurs, la chasse masculine étant rarement fructueuse, ce "complément alimentaire" féminin devait souvent être la seule source de nourriture pour le clan.
    On retrouve ce partage des tâches dans certaines sociétés actuelles de Bushmen en Afrique du sud.
    Pour Claudine Cohen : "...à l'homme chasseur s'ajoute donc la femme collectrice..."
    On pense également que la gente féminine, moins mobile que les mâles chasseurs, pouvait se consacrer à des ouvrages manuels tels que la fabrication d'outils, d'armes ou le tissage (en fibres végétales). On a retrouvé plusieurs statuettes anthropomorphes représentant des "vêtements" ou des parures... "

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  16. Pardonnez moi, mais je ne vois pas en cet extrait est censé contredire ou compléter ce que j'écris. Et je vois encore moins quelles conclusions on est censé tirer de tout cela sur la situation des femmes dans ces sociétés.

    Et quand vous dites que vous n'avez pas de convictions sur les sociétés paléolithiques, il semble que vous en ayez tout de même suffisamment pour affirmer que je me trompe en affirmant que la domination masculine a vraisemblablement existé dans certaines d'entre elles. Alors, encore une fois, sur quoi vous appuyez-vous pour fonder cette "hypothèse" ?

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  17. Ce que je dis surtout s'est qu'on ne s'est pas grand choses sur les modes de vie des peuples de la préhistoire et qu'affirmer ,qu'a partir des minces éléments connus, que la domination masculine existait vraisemblablement a cette époque est une hypothèse peu probable.Qu'est ce qui nous prouve aujourd'hui que la dominations masculine observés chez les peuples aborigènes a toujours été ainsi et de tout temps?Qu'est ce qui nous prouve que les mêmes causes produisent les mêmes effet? Est ce que trouvé des armes dans les sépultures masculine permet d'affirmer que les femmes ne chassaient pas ou ne maniaient pas les armes ?Ces questions reste a ce que j'en sais sans réponses.Votre hypothèse est possible mais a mon avis peu probable.

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  18. Ensuite,sur l'hypothèse d'une société égalitaire dans le paléolithique,je pense que c'est fort possible.Comme je l'ai écrit,les différentes informations que j'ai avancé montre que les femmes pouvaient avoir un poids équivalent avec les hommes en ce qui concerne :la chasse,la cueillette,le charognage,la fabrication d'outil,d'armes ou le tissage,égale aussi dans l'art pariétal.Leurs rôle dans la reproduction de l'espèce a probablement eu une influence sur leur place dans les sociétés tribales du paléolithique.

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  19. Bonjour

    « On sait trop peu de choses des sociétés de la préhistoire pour dire quelque chose des rapports de sexe », affirmez-vous en substance. Cela ne vous empêche pourtant pas de trouver « peu probables » mes hypothèses, et « fort possible » les vôtres. Mais si l’on ne peut rien savoir, comment peut-on savoir ce qui est probable et ce qui ne l’est pas ?

    Bien conscient de la fragilité de cette position, vous apportez donc deux arguments à l’appui de vos intuitions :

    1. Les biens funéraires ne prouveraient pas par eux-mêmes l’existence et les modalités d’une division sexuelle du travail pour les sociétés disparues.
    2. La participation des femmes aux travaux productifs serait une garantie de l’absence de domination masculine.

    Malheureusement, ces arguments sont des pétitions de principe a priori. Ils ne tiennent aucun compte de l’immense masse d’observations ethnologiques.

    Nous avons une clé de lecture de la répartition sexuelle des biens funéraires. Celle-ci, pour tous les cas connus, correspond parfaitement à toute les observations effectuées sur des sociétés vivantes : seuls les hommes manient les armes (et le cas échéant, son inhumés avec elles). Penser que la division sexuelle du travail observée dans le présent date au moins du paléolithique supérieur n’est donc pas une hypothèse osée : c’est la conviction commune de tous les scientifiques qui travaillent sur ce sujet – et, ajouterai-je, une des rares choses à peu près fermement établies sur les sociétés du paléolithique supérieur.

    Par ailleurs, on a pu observer dans maintes sociétés que la participation des femmes à la production ne les préserve aucunement de certaines formes de domination par les hommes – j’en donne plusieurs exemples dans le livre (à commencer par les femmes australiennes, qui assuraient une partie essentielle de l’approvisionnement).

    Cette discussion tournant désormais en rond, je me vois dans l’obligation de la clore, en espérant que vous ne verrez là ni censure, ni mépris.

    Cordialement.

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